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Approche réflexive sur le syndrome post-commotionnel (Mémoire médecine légale 2000)

dimanche 14 novembre 2010, par

Nous nous sommes efforcés dans ce travail de repositionner la place des troubles du sommeil dans le cadre du syndrome post-commotionnel.
En effet, leur haute prévalence dans la population générale (ils touchent 21% des hommes et 27% des femmes) font qu’ils sont considérés de façon péjorative.
Cette banalisation fait le lit des lieux communs, des transferts et des contre- transferts (5h ça me suffit, etc....).
Le sommeil n’est en aucune façon “une petite mort”, il s’agit d’un comportement caractérisé par une diminution de la vigilance du sujet (la vigilance étant définie comme la capacité à répondre de façon adaptée à une situation adaptée).
Ce comportement, analysé de façon fine permet de mettre en évidence l’exécution de processus ayant un rôle fonctionnel en terme d’adaptation du sujet à son environnement.
De nombreuses expériences mettent en évidence l’impact de nouveaux apprentissages sur l’architecture du sommeil. Sont aussi mises en évidence des perturbations des apprentissages liés aux privations de sommeil.
Le traumatisme, analysé en terme de vécu, est associé à un flux informationnel qui nécessite une prise en compte au sein de l’acquis du sujet. Le conflit non résolu entre la situation informationnelle associée au traumatisme et l’histoire naturelle du sujet se traduit dans cette perspective par une perturbation des processus d’intégration de la connaissance survenant durant le sommeil.
La chronicisation de ce conflit survient pour des raisons diverses (culturelles, médicales, etc....). Une fois chronicisé, celui-ci s’exprime par des perturbations fonctionnelles associées aux circuits neuro-anatomiques mis en jeu dans le processus de traitement de l’information (notamment lié à l’expression phasique du sommeil paradoxal).
Cette approche pose le délicat problème de l’état antérieur en terme culturel et d’acquisitions cognitives, les sujets ne présentant pas la même fragilité face au traumatisme en fonction de leur histoire naturelle.
Elle plaide pour la prise en charge socio-médicale rapide et adaptée du traumatisme informationnel. La réussite de cette prise en charge devant faire disparaitre la notion même de Syndrome post commotionnel.